samedi 19 mai 2007

Déclaration putassière à mon Alma Mater

ULB mon amour, patrie du libre examen, de la non-soumission de la pensée, terre de liberté pour certains, temple bruxellois de la connaissance, transmetteur de savoir depuis des générations... des fois tu nous enmerdes vraiment!
Quand j'arrivai en première année de bachelier sur le Solbosch - parce que mon année sur la Plaine ne compte pas vraiment, un autre monde - on m'avait pourtant prévenu. Prévenu du bordel ambiant de l'administration, des déboires qu'allait nous causer le fameux processus de Bologne, du secret espoir de certains professeurs de rendre leur faculté aussi compétitive que les fameux "Sciences Po Paris" (Attention ami lecteur, prononce bien) et autres écoles du style...
Alors à toi, ami lecteur qui ne fait pas partie de notre bonne école, ou à toi, ami ULBiste qui a envie de sourire un petit peu, je vous propose un petit florilège des us et coutumes de notre bonne institution...

Commençons par le morceau facile, l'organisation des cours, le secrétariat, les horaires, ce genre de choses, et, pour bien commencer, rien de tel qu'un bon...

Fun fact! : Le saviez-vous? En troisième bachelier, les étudiants de Sciences Politiques se sont retrouvés au premier quadrimestre avec un total de huit heures de cours par semaine, et quatre examens lors de la session de janvier. Intéressant de constater que ces huit heures se sont transformées en vingt-trois heures lors du deuxième quadrimestre, pour un total de 10 examens (n'oublions pas les deux séminaires impliquant la remise d'un travail au deuxième quadrimestre...).
Et encore, ça c'est uniquement si il négociait correctement leurs choix d'options en prenant une option relativement loin d'être intéressante, avec un professeur qui vous raconte ses dîners avec Monsieur l'Ambassadeur d'Israël en Belgique, ses voyages pour visiter le Mur des Lamentations, et bien-sûr, qui vous raconte le sourire aux lèvres que les assassinats ciblés c'est vachement drôle, un Apache pouvant envoyer une roquette dans le cul d'un partisan du Hamas à des kilomètres et des kilomètres de distance... et tout ceci est bien normal...

Tiens, parlant des options, citons encore ce moment mémorable de la vie des BA3, qui eurent la stupéfaction (enfin, fut-ce vraiment une surprise) de se retrouver avec un cours annulé... au mois de mars. D'abord annoncé au premier quadrimestre, ensuite au second, le cours "La Shoah et les génocides" fut tout simplement annulé lorsque nos hautes instances se rendirent compte que, non, Joël ne voulait pas donner de cours cette année décidément (car qui d'autres que notre Joël national?).
Quant au mail des étudiants terriblement déçu par ce drame administratif - car l'étudiant aime se plaindre par e-mail -, ils reçurent comme simple réponse - quand ils en reçurent une - un cher et tendre "Monsieur, vous devrez choisir une autre option"... Ah booooon? Pratique...

L'imposture du siècle... aaah, continuons donc ce bref tour d'horizon - si si, je vous assure que c'est bref. Nous voici donc au second quadrimestre, absolument ravi de voir enfin un mec qu'on considère comme un monument de la philosophie en Belgique, le genre de mec qu'on voit tout le temps à Mise au Point ou Controverse, celui qui parait-il matte ses étudiantes et qui déplore le comportement déplorable et incivique des maghrébins - encore eux - pour s'intégrer à nos sociétés occidentales. Comme nous ne citons pas de noms ici, je ne vous dirai donc pas que nous avions tous grand hâte de voir ce bon monsieur truc en action dans un cours ex-cathedra... et bien pas de bol, sans prévenir on nous a refilé à la place un de ses sidekicks - sympa le sidekick hein, pas de méprises! mais un sidekick quand même - et jamais on ne verra la trace d'une star, ni même la trace d'une excuse pour l'horrible imposture dont nous fûmes l'objet (parce qu'à ce moment là de l'année, bon courage pour changer d'options...).
Et si je dois commencer à vous décrire le cours... bon, on va la faire rapide, en gros le livre qui sert de support avec les notes de cours nous explique que les Rousseauistes et autres Jacobins sont de méchants socialistes et communistes (ok dans le texte il n'y a pas écrit méchant, mais bon, expliquer que des types du 18ième siècle sont des cocos, je trouve qu'il y a quelque chose d'osé là dedans...).
Si vous voulez des informations sur l'auteur de cette bouse (prix du "Livre Libéral" en 2002), c'est par
ici... tiens, Wikiberal, mmmh, intéressant et si surprenant...

Les Masters... aaaah, les Masters, un grand sujet, et un problème qui a mon avis va causer grand tort à notre bonne vieille ULB. Rendez-vous compte camarade! Nous avons officiellement été informé de nos choix pour l'avenir le 24 avril... Et donc, c'est le 24 avril que nous avons officiellement appris que, pour pouvoir accéder à tel ou tel Master, il fallait obtenir tel ou tel note dans tel ou tel cours.
Et oui, c'est à toi que je parle là-bas dans le fond, petit Master en Etudes Européennes, j'ai décidé de décharger toute mon amertume sur toi. Comment voulais-tu qu'on sache qu'il fallait réussir haut la main le cours de notre bon ami Jibi parce que, décidément, c'est le genre de truc qui plaît au jury... Comment voulais-tu qu'on sache officiellement avant le 24 avril que tu nous étais accessible en Master et non plus en DES, et que dés lors, il nous fallait lécher les bottes de nos professeurs dés la deuxième pour obtenir le tant convoité sésame qui nous permettrait de pénétrer ton antre, avenue Franklin Roosevelt... Ah oui, nous aurions du probablement nous renseigner, nous, petits cons fainéants, mais sincèrement, l'envie de se renseigner elle est vite flinguée par les cachets Informations provisoires qui ornent chaque document de la section de Sciences Politiques, par la sympathie des responsables des services étudiants, qui, parfois, vous envoie des mails charmants qui se résume à un "NON" et écrit en lettre capitale et suivi d'un nombre de points d'exclamation que la bienséance m'interdit de dénombrer ici...

Et puis, tant qu'on est au Master, et pour parler des autres, ceux pour lesquelles il ne va pas falloir se battre corps et âmes pendant un mois contre l'amorphisme d'une partie de notre corps enseignant, son désintêret total pour notre avenir, ou la passion pour les gastéropodes qu'entretient notre administration, ces masters donc, et bien craignent, ne prévoient pas de stages a priori et bien-sûr, comme pour finalement beaucoups de diplômes universitaires, ne sont porteurs de quedal et nous ferons nous et notre diplôme aller pointer quelques mois histoire de tout de suite calmer nos ardeurs après la fin des études...

Je vais immédiatement m'arrêter là, on risquerait de m'expulser de l'école, de m'attaquer pour diffamation, propos injurieux, gna gna gna... Parce que dans le fond tout ceci n'est que mensonge et affirmations à l'emporte-pièce d'un étudiant frutstré durant sa session, dans le fond, tout va bien dans cette école... dans le fond, les étudiants sont respectés par leurs corps éducatif... dans le fond, beaucoups de futurs bacheliers confirmés n'envisagent pas d'aller passer leur Master à l'UCL et... dans le fond... qu'est-ce que ça change d'écrire tout ça?

Tout va bien...

NDLR: j'adore mon école et mes cours, véridique, mais plus ça va moins ça va...

Et dans la même veine, un petit commentaire d'un camarade de galère... à retrouver dans les... commentaires, mais aussi ci-dessous

Et oui, il est loin le temps glorieux de l'ULB. Fini, le temps où notre institution luttait pour les droits des femmes, enterré, le temps où ses étudiants résistaient contre l'occupant...
Car avouons-le, l'ULB est devenue croulante, pourrie jusqu'à la moelle, préférant se gargariser de ses propres valeurs (sic) que de se remettre en question. En plus des exemples que tu cites, je peux malheureusement en citer bien d'autres: des étudiants expulsés de leurs logements universitaires sur base de délation, la nomination par le recteur d'une "conseillère à l'idéologie" (toute ressemblance avec un quelquoncque régime politique bien connu jusqu'en 1989 serait purement fortuite...), les locaux qui n'ont plus du être entretenus depuis l'indépendance du Congo, j'en passe et des meilleures.
Mais voilà, on a choisi cette université alors, pour le meilleur ou pour le pire, on vit avec (ou on la quitte (sic)). Reste à savoir si on y enverra nos enfants plus tard, à supposer qu'elle tienne encore debout...

Now Listening : Kansas - Carry on My Wayward Son

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et oui, il est loin le temps glorieux de l'ULB. Fini, le temps où notre institution luttait pour les droits des femmes, enterré, le temps où ses étudiants résistaient contre l'occupant...
Car avouons-le, l'ULB est devenue croulante, pourrie jusqu'à la moelle, préférant se gargariser de ses propres valeurs (sic) que de se remettre en question. En plus des exemples que tu cites, je peux malheureusement en citer bien d'autres: des étudiants expulsés de leurs logements universitaires sur base de délation, la nomination par le recteur d'une "conseillère à l'idéologie" (toute ressemblance avec un quelquoncque régime politique bien connu jusqu'en 1989 serait purement fortuite...), les locaux qui n'ont plus du être entretenus depuis l'indépendance du Congo, j'en passe et des meilleures.
Mais voilà, on a choisi cette université alors, pour le meilleur ou pour le pire, on vit avec (ou on la quitte (sic)). Reste à savoir si on y enverra nos enfants plus tard, à supposer qu'elle tienne encore debout...

Anonyme a dit…

Oyez oyez...
Je ne peux qu’acquiescer avec ce que mes camarades, que dis-je, mes condisciples (et en un mot svp !!!) ont si bien relevés.
En lisant ces allocutions, je me suis tout à coup souvenu du fabuleux discours du vice recteur attaché à je ne sais plus quoi qui, cachant mal le fait qu’il avait lui-même rien compris au Masters, nous a vendu l’ULB come on vendrait une voiture de luxe : le meilleur encadrement, des options à gogo, infrastructure de rêve et surtout des pôles d’excellences (oui oui…sans déconner !!!) Mais à ca, on ne peux que répondre : « Cher vice recteur attaché à je ne sais plus quoi : TU NE TROMPES PERSONNE !! »
Alors je lance un appel : ULB, sors de ton monde enchanté, et pense à ce qui fait que tu existe : les étudiants ! Oui, les étudiants ! Ah, tu ne comprends pas ; tu sais la horde sauvage de brailleurs, buveurs, râleurs et autres fêtards… Non ? Mais si, tu sais bien, ceux qui payent plus de 750€ de minerval pour des infrastructures de 1830. Ahh, maintenant que je te prends par les sentiments, tu vois de qui/quoi je parle.
Sur ce, il est scandaleux, j’ose le terme : inhumain, de nous laisser une semaine de Blocus, avec de 8 à 11 examens à préparer, alors que comme ca a déjà été dit, 2 semaines pour 4 examens en janvier.
Chapeau bas à l’organisation, et devant un tel « pôle d’excellence » en la matière, on peut dire que c’est une application à la lettre du « libre examen » ; on fait ce qu’on veut, et les étudiants n’ont qu’à se dém… Euhh, au fait, c’est quoi déjà un « étudiant » ?
A bon entendeur.

Anonyme a dit…

quel trip ce com', j'ai l'impression de me repasser Apocalypse Now à l'envers sous acide... euh

Cher beau frère (f*ck ma couverture), par ce commentaire (pour lequel je te décerne l'ordre du mérite du Moudjahidine académique) tu matérialise ce que je ne pouvais que ressentir du haut de ma tour d'ivoire (euh... en solde hein l'ivoire) de chercheur en biologie du chômage, admirant le balai estudiantin (DE CES GROS LOURDS DE CP) dans le square G. Oui, le carcan autosuffisant étouffe tout d'abord ceux qui sont censés insuffler la vie dans l'université, oui, le crisis management tendance "je vais bien tout va bien" de notre âme mère aux trois points est inefficace.

Quelles sont les priorités de cette université? Rester solva(y)ble en pompant le plus d'étudiants?

A défaut d'un pôle d'excellence, vous l'aurez peut être, votre Science Po-pourri...

Anonyme a dit…

Good for people to know.